Lettre ouverte à Monsieur Xavier Bertrand,
Ministre du travail, de l’emploi et de la santé
Monsieur le Ministre,
Vous vous êtes récemment publiquement déclaré « favorable au remboursement des pilules contraceptives de 3e génération faiblement dosées, dont une seule est aujourd’hui remboursée par la Sécurité sociale. ». Mais vous n’avez pas mentionné les autres moyens de contraception administrés sous une autre forme qui, aujourd’hui, ne sont toujours pas remboursés et donc peu ou pas accessibles aux femmes qui souhaitent les utiliser.
Or le rapport de l’IGAS sur l’« Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001 » présenté en février 2010 par Madame Bachelot alors Ministre de la Santé, montrait l’importance de rendre accessibles tous les moyens de contraception, et notamment de « promouvoir les méthodes moins contraignantes en termes d’observance que la pilule ».
En avril 2010, à la suite de la campagne nationale « la meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit » et dans la perspective des recommandations de ce rapport, notre Mouvement lançait une campagne nationale « Ensemble pour le remboursement de toutes les contraceptions » adressée aux femmes et aux médecins : nous avons recueilli au terme de cette campagne, l’adhésion de plus 5000 personnes sous forme de cartes que nous vous remettrons.
Madame Bachelot, lors de son discours pour le 8 mars 2010, avait pourtant pris l’engagement de faire avancer trois points importants :
• Aller vers le remboursement du patch et de l’anneau contraceptifs, alternatives au « tout pilule » avec le DIU et l’implant, encore inaccessibles aujourd’hui, particulièrement pour beaucoup de femmes notamment les plus jeunes, en raison de leur coût
• Revaloriser l’interruption volontaire de grossesse au 1er juillet 2010 : à ce jour, cet acte n’est toujours pas revalorisé.
• Enfin, renforcer l’information et l’éducation à la sexualité. Cela passe par le développement et la pérennisation des moyens pour le faire.
Ces engagements n’ont pas été tenus.
Pire, les conditions d’accès à l’IVG se sont dégradées pour les femmes avec la mise en œuvre de la loi HPST qui a provoqué la fermeture de lits dédiés à cet acte dans les hôpitaux et l’allongement des délais en certains points du territoire.
Les moyens en matière d’éducation à la sexualité sont toujours aussi précaires et nous n’avons aucune assurance à ce jour de leur pérennisation après 2011.
Alors ?
A l’heure où la santé sexuelle et la prévention des grossesses non désirées deviennent enfin un véritable enjeu de santé publique, à quand la mise en œuvre de ces engagements ?
A quand l’application de la loi, et de toute la loi, pour renforcer l’accès à la contraception et à l’IVG pour toutes les femmes de tous âges, quels que soient leur statut, leur lieu d’habitation, leurs moyens financiers comme nous l’avons souligné dans notre recours auprès du Premier Ministre ?
Dans l’attente, recevez, Monsieur le Ministre, nos meilleures salutations
Pour Le Planning Familial,
Carine Favier, Présidente
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