Psychiatre et Pédo-psychiatre
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"GPA" et mère biologique: pourquoi l'Académie de
Médecine condamne cette pratique
l'Académie pose que biologiquement la mère du bébé ainsi transféré à la
naissance est celle qui a échangé avec lui pendant les 9 mois de la grossesse.
C'est un fait scientifique. L'Académie de médecine rappelle ce fait
épigénétique. Il serait fou de faire comme si cette réalité n'existait pas.
En effet,
une grande partie du travail de l'Académie de médecine porte sur
l'épigénétique. Cette notion complexe se surajoute aux connaissances des mécanismes
de la génétique classique.
L'on sait
aujourd'hui que l'utérus n'est pas seulement une enveloppe protectrice et
nourricière : il permet des interactions profondes entre la parturiente et le
fœtus. Celles-ci modifient les gènes du fœtus eux-mêmes. Ainsi, l'enfant est
façonné par la grossesse. Plus encore, cette sorte de « feu d'artifice neuronal
» qu'est la naissance de l'enfant est aujourd'hui compris comme un événement
par lequel l'enfant « voit son avenir durablement influencé par l'environnement
dans lequel se produit son développement initial et par le rôle joué par la
mère », souligne le rapport.
Ainsi,
même si l'on veut compter pour rien l'interaction affective, l'interaction des
sens entre la femme et l'enfant, au seul niveau cellulaire suffit pour
comprendre que la grossesse implique une interdépendance mère-enfant.
L'Académie de médecine se demande alors comment un simple contrat peut effacer
celle qui a donné ses cellules à l'enfant, c'est-à-dire celle qu'on ne peut
appeler autrement que « la mère de l'enfant ». Ainsi l'expression de «
mère-porteuse » est un pléonasme : la femme qui « porte » est la mère.
Il est
évident que ce qui est affirmé au plan cellulaire reste dominant au plan
psychologique. L'Académie évoque les complications que sont notamment les
psychoses puerpérales et les dépressions du post-partum que subit la femme qui
accouche. Ainsi, le rapport s'inquiète des réactions secondaires des
mères-porteuses après l'accouchement, séparées de l'enfant, après qu'elles ont
entendu les bruits du cœur et senti les mouvements de l'enfant. L'Académie
s'inquiète aussi des relations de l'enfant avec le couple d'attention si tout
lien est rompu entre l'enfant et sa mère, ce qui est fréquent.
(...)
Que les puissants, qu'ils soient
puissants contractants ou qu'ils aient l'ambition de tenir la main du
législateur, aient pitié des femmes et des enfants.
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