GPA : priver de tous
droits parentaux les acheteurs d’enfants
Nous
sommes des féministes opposées aux contrats de mères porteuses. Le législateur
doit se prononcer sur le statut des enfants nés sous contrat de mères
porteuses. Nous préconisons qu’il prenne les dispositions suivantes, basées sur
deux idées maitresses.
Premièrement :
l’interdit des contrats de mères porteuses repose sur l’idée qu’il s’agit d’un
acte de maltraitance envers les enfants. Enfant né d’une femme qui vit sa
grossesse en refusant de s’attacher à l’enfant, enfant arraché à sa mère
« matricielle », celle qui l’a porté, enfant dans certains cas coupé
de tout lien avec sa mère génétique, celle qui a donné un ovocyte (lorsque la
GPA est réalisée avec don d’ovocyte et fécondation in vitro), enfant confié à
un homme (le père biologique) qui a fait subir toutes ces peines physiques et
émotionnelles à sa mère (épreuve physique de la grossesse, épreuve
psychologique d’un forme de dédoublement pour ne pas s’attacher à l’enfant
porté, puis de s’en séparer), enfant qui selon certaines études naitrait plus
fréquemment prématuré …
Il
est important de noter qu’il y a ici une différence non pas fondamentale mais
très importante avec la situation en cas de PMA, en raison de la grossesse. La
PMA prive l’enfant du lien avec son père (ou sa mère génétique), et même de
toute connaissance de ce parent génétique si le (ou la) « donneur »
est inconnu. Fondamentalement l’enfant est privé d’un de ses
« vrais » parents. Mais il n’y pas entre eux ce lien de la grossesse
avant la naissance : la différence avec la GPA est considérable.
Deuxièmement :
pour protéger tous les enfants, la législation à la fois être dissuasive envers
les adultes envisageant de recourir à une mère porteuse, et reconnaitre à
l’enfant ses droits fondamentaux, à savoir : voir sa véritable filiation
reconnue, avoir une nationalité.
Aussi,
en pratique, pour régler convenablement ce statut, il faut distinguer les
différents éléments qui s’y rapportent : filiation des enfants,
nationalité des enfants, droits et devoirs parentaux, sanction pénale des
acheteurs d’enfants.
Les
partisans de la GPA jouent sur la confusion entre ces éléments pour se livrer
cyniquement au chantage suivant : si vous me privez de droit, l’enfant
vivra privé de droits essentiels, si vous me privez de mes droits sur l’enfant,
il vivra apatride … Ils présentent faussement le choix à faire comme étant le
choix entre les droits des enfants déjà nés de GPA et le droit des enfants à
venir de ne pas être objet de tels contrats.
En
réalité le législateur n’a pas ce dilemme
à résoudre s’il prend les dispositions suivantes.
Déchéance des
droits parentaux & pénalisation de la GPA à l’étranger
Pour
protéger tous les enfants, la loi doit dire aux adultes envisageant une GPA
qu’ils n’auront jamais l’enfant quoi qu’ils fassent.
Pour
dissuader les adultes, la loi doit priver les parents biologiques (ou autres
acheteurs éventuellement) recourant aux mères porteuses de tout droit parental,
tout en maintenant leurs obligations envers l’enfant. Ils auront tous les
devoirs mais aucun droit.
Nous
estimons que le nom de parent n’est pas mérité par des géniteurs recourant à
ces pratiques. Ces adultes fabriquent des drames, organisent d’avance des
douleurs morales, s’ils sont nommés comme « parents » ce ne peut être
que comme « parents maltraitants ». Et on ne confie pas la garde
d’enfant à des parents maltraitants.
Ces
parents encourant des peines de prison jusqu’à trois ans si la GPA a été
réalisée en France (art 227-12 et 13 du code pénal), ils se trouvent de toute
façon dans ce cas, dans l’incapacité d’assumer la garde de l’enfant.
Article
227-12 : « Le fait de provoquer soit dans un but lucratif, soit par don, promesse,
menace ou abus d'autorité, les parents ou l'un d'entre eux à abandonner un
enfant né ou à naître est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros
d'amende. »
Article 227-13 :
« La substitution volontaire, la simulation ou dissimulation ayant entraîné
une atteinte à l'état civil d'un enfant est punie de trois ans d'emprisonnement
et de 45 000 euros d'amende. »
Etant
donné le fondement des dispositions de ces articles, l’atteinte à la filiation,
le trafic d’enfants, il faudrait étendre leur application aux français ou
résidents français ayant recouru à la GPA à l’étranger.
Filiation et
Nationalité
Actuellement,
les enfants nés sous GPA à l’étranger, ont des actes de naissance étrangers
indiquant comme parents, le père
biologique et sa (peut être son) conjointe ou compagne.
Ils ont donc un « Etat
civil ». Leur acte de naissance
fait foi en France, conformément à l’article 47 du Code civil. Ils ne sont pas des « fantômes » …
Article
47 « Tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays
étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si
d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés
de l'acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications
utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont
déclarés ne correspondent pas à la réalité. »
Leurs
acheteurs réclament la transcription de ces actes dans l’Etat civil français.
Une
telle transcription entraine, en l’état actuel du droit, l’attribution des
droits parentaux au père biologique et à sa conjointe ou compagne.
Le
refus de cette transcription entraine en pratique l’absence de reconnaissance
de leur nationalité française.
Les
conséquences de cette situation diffèrent suivant la législation des pays de
naissance. Si le pays de naissance ne leur reconnait pas sa nationalité, ces
enfants sont apatrides.
Nous
proposons que la loi soit la suivante.
L’enfant
a le droit de voir établie sa filiation véritable. Ses véritables parents sont
ses parents biologiques. Son père biologique sera en général connu. Sa mère
biologique est celle qui l’a portée.
Si
l’un de ses parents est français, il sera français et l’Etat civil français
devra comporter l’inscription de sa naissance et de ses parents réels.
L’inscription
de l’enfant né d’un père biologique français sera donc faite comme celle de
tout enfant né d’un père français à l’étranger, à ceci près qu’elle aura lieu
en France et non à l’ambassade de France dans le pays de naissance. Il n’y aura pas de transcription de l’acte de
naissance étranger qui indique une filiation maternelle fausse.
Mais
cette inscription sera immédiatement suivie d’une déchéance des droits
parentaux des deux parents.
Les
enfants seront élevés comme pupilles de l’Etat. Ils seront éduqués par des
adultes responsables, par des familles adoptantes remplissant les conditions
pour être réellement de bons parents.
Le
père ( les grands parents éventuellement) pourra être autorisé à visiter son
enfant. La mère biologique pourra éventuellement voir rétablir ses droits par
le juge s’il estime qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’être rendu à sa
mère.
Ainsi
l’article 7 de la Convention des droits de l’enfant sera intégralement respecté :
« 1. L’enfant est
enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit
d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de
connaître ses parents et d’être élevé par eux.
2. Les Etats
parties veillent à mettre ces droits en oeuvre conformément à leur législation
nationale et aux obligations que leur imposent les instruments internationaux
applicables en la matière, en particulier dans les cas où faute de cela
l’enfant se trouverait apatride. »
Bien entendu des
mesures intérimaires différentes sont à prévoir pour les enfants déjà élevés
depuis plusieurs années par des couples acheteurs.
Le C.E.R.F.
Septembre 2014
2 commentaires:
Vous vous rendez compte de l'horreur de vos propositions? Décidément, rien ne vous arrête. Priver un enfant de ses parents pour le plier en foyer? Vous ne con ses pas la réalité des foyers de l'enfance. Très tritste
L'horreur de fabriquer des bébés dans ces conditions, l'horreur est un géniteur qui maltraite ainsi la mère de l'enfant : et vous voudriez lui confier un enfant ? Jamais.
De nombreuses familles adoptives aimantes attendent des enfants, ils n'y a aucun risque qu'ils demeurent sans famille.
Votre procédé de manipulation est odieux.
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