Christine de Pisan

Christine de Pisan

jeudi 31 octobre 2013

Abolition ! Il est libre Max …

http://elisseievna-blog.blogspot.fr/2013/10/il-est-libre-max.html

Il est libre Max …

Une proposition de loi prévoit de réprimer l’achat de prostitution. Je l’approuve. J’estime que les peines prévues sont bien légères, surtout lorsque cet achat représente un chantage à l’emploi.

Des hommes s’offusquent que l’on attente à leur « droit d’aller aux putes » : l’expression dit tout : les femmes sont des chiottes. D’autres disaient pour défendre au XIXeme siècle en France, la règlementation « sanitaire » de la prostitution qu’elle constituait un « égout séminal ». 

Plusieurs intellectuels ont concocté une pétition pour s’y opposer. Leur argumentaire réclame la « liberté », et proclame qu’il existe des femmes qui « aiment ça ». Ils déclarent qu’ils ne céderont pas aux « ligues de vertu », se demandent si la pornographie ne sera pas interdite demain. Ils prétendent vivre en « adulte »

Je m’honorerais de pouvoir prétendre appartenir à une ligue de vertu.  Je considère que l’interdiction de l’achat d’acte sexuel signifie évidemment l’interdiction de la production de pornographie avec acteurs.

Les connotations « adultes » contre vierges effarouchées des « ligues de vertu » donnent à ce texte un style « beauf ».

Le plus énorme est le mot « liberté ».
Liberté de quoi Max ?
Liberté d’être mené par le bout de ses boyaux.
Liberté d’être mené par ses hormones, envies et appétits.
Liberté d’être mené par le plaisir animal de faire plier et de soumettre.
Liberté d’imposer son corps à l’autre.
Liberté de jouir du fait de pouvoir lui imposer ce corps qu’il ne désire pas.
Liberté de forcer le consentement.
Liberté de jouir d’avoir obtenu que l’autre joue la comédie du consentement.
Liberté de pouvoir sentir sa réticence, son absence de son propre corps, sa souffrance, et d’en jouir.
Liberté de l’avilir.
Liberté d’user du pouvoir de l’argent.
Liberté de s’aveugler : non les femmes n’aiment pas « ça » mais juste l’argent qu’elles reçoivent.
Liberté de mentir car c’est bien parce qu’elles n’aiment pas « ça » que l’on s’excite à leur imposer.
Liberté d’être orgueilleux de pouvoir se les payer.
Liberté de ricaner des plus  faibles qui se débattent et de parler plus fort qu’eux.
Liberté de distordre les mots pour inverser l’apparence des culpabilités.
Liberté de s’avilir.
Liberté de céder aux tentations les plus viles … ?

On n’est libre de rien quand on n’est même pas libre d’avoir ce minimum d’amour pour les autres, qui est de ne pas leur faire violence sciemment.

elissievna

Compassion pour les consommateurs de prostitution ?!

Un lecteur m'adresse une pétition à paraitre contre le projet de loi abolitionniste réprimant l'achat de prostitution, je lui réponds que je suis abolitionniste et pour la loi suedoise ...

Il m'adresse les propos suivants : 
" Les Suédois me donnent froid dans le dos...je vous les laisse !Vous aussi, comme les communistes (sur un tout autre plan), vous croyez pouvoir changer la nature de l'homme 
(et la femme) ?
C'est une démarche inhumaine qui mène à la violence.
Je ne parle pas de toutes celles qui y sont contraintes, bien sûr.
Mais il y en a beaucoup que ça ne dérange pas du tout, et surtout, qui aiment l'argent.
Et tous ces hommes malheureux, à la sexualité misérable, pour trente-six raisons que nous n'avons pas à juger, qui y trouve un petit bonheur momentané et le calme de leurs pulsions ? Un peu de compassion peut-être ?"


Je publie ici ma réponse, non revue et corrigée ni ordonnée ni tempérée, car elle traduit la violence de cette pétition et de sa défense, et la répulsion qu'elle provoque en moi, tout en expliquant bien sur les raisons, précises, réelles, incontestables qui expliquent mon dégout moral et ma réprobation.  La justification de la violence, il faut bien le comprendre, est en elle-même une agression pour qui l'entend. 

voici la page où j'ai affiché des vidéos sur ce sujet. 


on me demande "de la compassion pour les malheureux clients des prostituées" :  compassion pour des violeurs ? pour des mecs qui profitent du pouvoir de leur fric pour se taper le plaisir d'imposer leurs boyaux, leur sueur et leur haleine au corps de femmes piégées dans cette situation, de femmes qui se droguent ou boivent ou se laissent tomber malades, pour supporter cette torture chinoise permanente, pas de compassion pour des salauds, non.

la seule voix de compassion consiste à leur dire d'arrêter d'être des salauds, de retrouver leur dignité, d'oser le cran de faire leur examen de conscience

"il y a des femmes que ça ne dérange pas"
" on ne peut pas changer la nature de l'homme et de la femme"
"ces hommes à la sexualité misérable"
" on ne doit pas juger"
" ils trouvent un bonheur momentané", " un soulagement à leurs pulsions"

j'ai rarement lu une vision aussi gerbante de la conduite  humaine en si peu de mot, tout est dégoutant, tout est inversé dans cette vision là

si, toutes les femmes prostituées en souffrent, il suffit d'écouter celles qui en sortent réellement, il suffit de s'imaginer à leur place et que ceux qui ont un doute aillent sur le trottoir en s'imposant de ne rien bouffer pendant un mois d'autre que ce qu'ils auront gagner avec leur cul et leur bouche

"sexualité misérable"
ils y  ont bien droit ces mecs à avoir une sexualité où on a de la nana, où on s 'éclate, ils le valent bien, on va pas quand même leur donner moins que ça, puisqu'on vous dit qu'il y  a des salopes qui aiment ça : moralité de l'adoration de la loi du plus fort, moralité du droit d'être supérieur, prétention et orgueil écoeurant : non mais "j'ai bien le droit, avec la valeur que j'ai, à ce que la vie, à ce que les plus faibles, me donne ce que je mérite, m'honore à ma juste valeur ! espèce de salope qui veut m'opprimer en me privant de mon du minimum"
cette expression synthétise en deux mots l'inversion totale des valeurs que le prostitueur commet
ce qui est misérable car bas, car violent, c'est l'orgeuil démesuré de s'emparer du corps de l'autre par la force de la pression du fric par pur orgueil de "l'avoir", t'as pas de l'autre suffisamment pour te sentir "non misérable", pour sentir ton pouvoir sur la nanas, alors tu te sers .. ce qui est "misérable" c'est  de décider de faire souffrir l'autre, de ne pas voir sa souffrance,
la "misère" considérée selon cette expression, c'est de ne pas avoir assez de consommation de femmes, d'avoir pas su les emballer, les "séduire", les obliger autrement, n'avoir pas assez de domination sur la réalité pour avoir réussi à s'approprier leur corps, leur disposition,  t'as pas réussi le top du pouvoir, arriver à les manoeuvre sans en avoir l'air, mec alors t'es nul, pauvre vieux, mais t'as du fric, tu peux les manoeuvrer en avouant que tu le fais avec du fric, ben fais deja ça,  alors sers toi, "tu le vaux bien"
il n'y a aucune misère autre que la "msière" d'etre ignoble là dedans
il y a par contre dans cette expression le chantage, la pression sur les femmes : espece de salope si tu t'opposes à ce que nous voulons, je dirais que t'es une salope, une violente qui "fait froid dans le dos", un monstre sans "compassion" et pas une femme, c'est toi que je ferais passer pour une ordure

la sexualité n'est jamais misérable que lorsqu'elle empêche d'avoir un comportement aimant envers autrui, là est la seule "misère" qui peut lui être liée, misère de l'égoisme, de l'enfermement en soi,

"assouvir ses pulsions" : il faut vraiment prendre les femmes pour des demeurées pour oser parler comme d'un bien d'un tel acte,  "assouvir ses pulsions" sur l'autre, chier sur l'autre, bouffer l'autre, " je le vaux bien", inversion totale, les pulsions dans le domaine sexuelle se maitrisent facilement, nul besoin d'utiliser autrui, il n'y a aucun besoin d'utiliser l'autre, et meme pour les pires infirmes qui voudraient se défouler, tous les matériaux existent : prétendre qu'il existe des "besoins" c'est se "foutre" du monde, prendre les femmes pour des connes, nier une fois de plus qu'elles ont aussi elles des désirs et des pulsions, la seule "misère" est d'être infoutu, de ne même pas songer à maitriser ses pulsions, cela oui, c'est de la misère morale

"bonheur momentané" : saloperie de jouir d'avoir pu se payer l'autre, dominer l'autre, le contraindre à ce qui lui répugne, puisque soit on plait soit on s'impose à celle ou celui à qui on ne plait pas, inversion totale d'appeler " bonheur", cette jouissance répugnante là, bonheur de voir souffrir en obligeant l'autre à souffrir et à taire sa souffrance, je m'impose donc j'existe, et je me fous de la gueule du monde en m'affichant moi "malheureux" de n'en avoir pas assez jusqu'à la prochaine fois, plaignez moi pauvre malheureux, réservez votre compassion pour moi et non cette salope qui m'a pris mon fric,

tout ce propos n'est qu'avilissement  de l'autre, manipulation, légitimation de l'abus de pouvoir, du fait de faire souffrir, vision dégradante de l'humain, négation de la souffrance de l'autre, calomnie des autres, réduction des autres au silence, pourriture morale

inversion totale des valeurs, saloperie totale  du comportement et de la prétendue justification

on nous reproche de vouloir changer la nature humaine ? parce que cette prétention à assouvir des pulsions au détriment de l'autre serait la nature de l'être humain ? non, c'est une vision culturelle, idéologique de l'etre humain, c'est une vision fashoïde, animalisante de l'être humain, une vision plus que basse.

l'expression "ligue de vertu"  employé récemment pour faire l'apologie de l'achat, résume aussi à elle seule, l'inversion et la violence des partisans du pouvoir du fric :  c'est le rire de celui qui a le pouvoir, qui se moque de ceux qui n'ont que la vertu pour se défendre, tourne en dérision ces "ligues" sans coup de poing, sans force de l'argent, cette idée ridicule de la vertu si faible par rapport aux pouvoir : la vertu est faiblesse, le pouvoir est donc la vraie valeur,  inversion des valeurs, menace : tu es faible, tu ne peux même pas empêcher mon rire, je t'écraserai et cela m'amuse, et je te montre que cela m'amuse pour t'impressionner et intimider qui songerait à te soutenir ... cette expression signifie toute cette pourriture "morale"


Il n'y a aucune justification à l'utilisation de son argent pour obtenir des relations sexuelles, strictement aucune, cette utilisation n'est qu'abjection à tous points de vue.

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