http://reformesfeministes.blogspot.com/2007/10/hlne-palma-est-militante-de-solidarit.html
Helene Palma avait publié une critique du « Manifeste citoyen pour les garçons, les hommes et les pères ».
Voici la réponse d'une des signataires :
http://www.altersexualite.com/spip.php?article343
Réponse de Nataline Alessandrini-Leroy au CERF
Elle nous demande : " Au nom de quoi, les « féministes de dernières générations » s’arrogent-elles le droit de partir en guerre contre les pères homos ?"
Or le CERF n'est jamais "parti en guerre contre les pères homos". Au contraire nous les soutenons, à l'exception du cas de ceux qui se prétendent en droit de recourir à une mère porteuse.
Réponse d’Hélène Palma à Nataline Alessandrini
Bonsoir,
je suis d’abord très étonnée de lire qu’un simple commentaire à la pétition de Monsieur Verdier—commentaire posté sur une liste de discussion privée—soit ici pompeusement qualifié d’"article" par madame Alessandrini-Leroy.
Ensuite, je suis assez interloquée par la violence du ton (mais au fond, faut-il s’en étonner ?) employé par cette personne : "révisez vos fiches", "plongez les mains dans le cambouis" et par les amalgames volontairement créés.
Je tiens surtout ici à renvoyer le lecteur au texte que j’ai écrit.
Mon commentaire sur cette pétition se borne à décrire un phénomène en plein développement, le masculinisme, dont je rappelle ici la définition : « pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme. » (Michèle Le Doeuff, L’Etude et le rouet, volume 1, p 55). Mon commentaire pointe cette pétition comme un symptôme de la croissance du phénomène masculiniste en France.
Je n’ai pas évoqué l’homoparentalité dans mon texte de réaction à cette pétition. Là n’était pas mon propos. D’ailleurs, la pétition n’est elle-même pas centrée de manière très claire sur cette thématique : Eric Verdier parle, pêle-mêle, de suicide de pères, d’hommes, de garçons, de souffrances, de garde alternée, de violences et aussi, au passage, de pères "gays" (mais pas de mères homosexuelles). Ce sont ces amalgames systématiques entre les "droits" des pères et ceux des homosexuels, entre la souffrance des uns et celle des autres associés à une justification et une minimisation choquantes des violences masculines qui m’ont incitée à réagir.
J’ai donc écrit une réaction dans laquelle j’ai rappelé quelques éléments essentiels que je vais répéter ici en citant simplement un passage de mon commentaire :
"* Le discours qui nous est tenu là est complètement déconnecté des réalités :
on sait que si les hommes parviennent plus que les femmes à se suicider, c’est qu’ils emploient des moyens plus violents qui les tuent plus sûrement que les méthodes qu’emploient généralement les femmes,
on sait qu’on ne peut pas mettre dans le même panier tous les suicides en posant a priori que "c’était-un-homme-donc-il-est-mort-parce-qu’il-souffrait-trop" : un suicide peut avoir un million de causes différentes,
on sait qu’en 2002, aux toutes premières heures de la mise en place de la résidence alternée (et même dans les mois qui ont précédé l’adoption de la loi par l’Assemblée Nationale) les TGI se sont déchaînés et ont abusé d’ordonnances autoritaires de résidences alternées : un très grand nombre de parents divorcés qui ne voulaient pas de ce mode d’habitat pour leurs enfants, n’ont pas pu y échapper et y sont bien souvent toujours soumis aujourd’hui ; de nombreuses femmes ont dû renoncer à un emploi pour cause de résidence alternée autoritaire,
on sait que la justice ne protège pas correctement les victimes de violences domestiques (qu’ils s’agisse de femmes ou d’enfants victimes) de leurs agresseurs.
* Le type de discours que nous tient ce manifeste s’inscrit dans un contexte généralisé dangereux :
de minimisation et de justification des violences à l’encontre des femmes (contestation des chiffres, tentative d’établir des statistiques démontrant que les hommes seraient autant battus, justification de meurtres conjugaux, indulgence coupable à l’égard de meurtriers célèbres..),
de négation des inégalités persistantes entre hommes et femmes,
de suspicion à l’encontre de la parole des victimes (cf la batterie de théories douteuses que développent, à la demande, des psys entièrement dévoués à la cause des hommes : "fausses allégations", "syndrome d’aliénation parentale", "aliénation parentale", "faux souvenirs"),
de suspicion grandissante à l’encontre des mères et plus généralement des femmes, perçues comme manipulatrices et menteuses."
J’insiste à titre d’information sur le fait que très peu de plaintes de femmes victimes de violences aboutissent, que très peu d’enfants victimes d’agressions domestiques sont écoutés par la justice : je renvoie le lecteur intéressé aux données présentées régulièrement par des instances de secours à ces victimes (Fédération Nationale Solidarité Femmes, Collectif Féministe Contre le Viol entre autres). Je renvoie également le lecteur aux données statistiques indiquant la fréquence des meurtres de femmes dans le cadre domestique en France. Je rappelle enfin aux incrédules qu’il existe de très nombreux cas de personnes subissant une résidence alternée alors qu’ils/elles n’en voulaient pas : l’imposition autoritaire de ce type de résidence est extrêmement fréquente, les violences domestiques ne sont jamais prises en compte comme un élément pouvant sérieusement remettre en cause le principe de co-parentalité, les cas de femmes ayant dû renoncer à un emploi ou à une promotion pour cause de résidence alternée sont très nombreux.
Avec de tels éléments en main, il me semble que continuer à exiger que la résidence alternée soit appliquée systématiquement démontre au moins une réelle difficulté à tenir compte des réalités concrètes auxquelles je viens de faire succintement allusion.
Il me semble qu’il faut insister sur le fait que cette pétition est extrêmement préoccupante parce qu’elle s’insère incontestablement dans un contexte d’apitoiement sur les hommes, de minimisation voire de négation des violences masculines privées, de mise en accusation des femmes et de celles qui les défendent. A ce titre, voir des militantes du Mouvement Français pour le Planning Familial y apposer leur signature est simplement choquant. Mais on avait déjà vu Evelyne Sullerot accepter de devenir membre du comité d’honneur de SOS Papa : c’est sans doute cela que madame Alessandrini appelle "réviser ses fiches" c’est-à-dire, en termes clairs, "tourner casaque".
J’ajoute que je ne suis plus membre de Solidarité Femmes Grenoble (FNSF) mais que j’y ai suffisamment milité pour savoir que ce que j’écris plus haut est rigoureusement exact (pour reprendre le vocabulaire de madame Alessandrini, j’ai bel et bien "mis les mains dans le cambouis" et plus encore qu’elle ne peut l’imaginer). J’ai aussi envie de lui dire que lorsqu’on milite à la FNSF on voit de près ce que sont les violences masculines privées commises à l’encontre des femmes : c’est une expérience que n’apporte peut-être pas le fait de militer au Planning Familial et cela explique sans doute l’aveuglement obstiné de Madame Alessandrini...
Mais madame Voynet, qui n’est pourtant ni membre de la FNSF ni membre du MFPF a cependant eu la sagesse de réfléchir et de ne pas signer cette pétition qu’elle a dû trouver passablement réactionnaire.. (pour mémoire, je cite simplement la dernière phrase de cette pétition qui, si elle n’était pas si grave, inciterait à sourire : "À titre symbolique, nous vous demandons de vous engager à rajouter dans notre code civil que le magistrat, s’il rejette la résidence alternée, doit confier la résidence principale de l’enfant à celui des deux parents qui demande la résidence alternée et la rend possible et non à celui qui la refuse ou la rend impossible (Article 373-2-9). Si une telle mesure était adoptée, tous les agresseurs pourraient sans aucun problème continuer de terroriser et de dominer leur famille : les signataires de cette pétition sont-ils égoïstes, aveugles, peu informés au point de ne pas en avoir conscience ?
Cordialement
Hélène Palma.
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