La Ligue du Droit International
des Femmes, le Cercle d'étude de Réformes féministes et Regards de femmes
se sont portées partie civile en soutien à Mila dans le procès intenté contre
ses agresseurs.
Afin de ne pas alourdir les
débats mais de manifester notre soutien à Mila, voici la plaidoirie,
volontairement brève, ce mardi 22 juin, de Maitre Linda Weil Curiel,
représentant les trois associations féministes universalistes.
« REFUS DE SE LAISSER IMPORTUNER,
BRAVOURE, PASSION,
ESPRIT DE LIBERTÉ ET DE
RÉSISTANCE,
MILA NOUS VOUS RESPECTONS,
NOUS VOUS AIMONS,
NOUS SOMMES À VOS CÔTÉS. »
Mila l’a remercié et a trouvé ces quelques paroles très
émouvantes.
Nous attendons la décision du tribunal.
Pour rappel, dès le 1er février 2020, nous soutenions Mila, par un
communiqué de presse
Communiqué, 1er février 2020
Affaire Mila, comment faire entendre les
associations féministes laïques universalistes ?
Nous, Libres Mariannes, Ligue de Droit International des Femmes et Regards de
femmes, associations féministes universalistes et laïques saluons la
réactivité de toutes celles et tous ceux qui, comme nous :
- Ont fait connaitre « l’affaire Mila », du nom de cette
jeune lycéenne de 16 ans qui, réagissant au harcèlement d’un dragueur
lesbophobe proférant des menaces de caractère religieux, se trouve
du jour au lendemain menacée de mort et devant être protégée pour avoir
critiqué en termes crus, l’islam.
- Se sont indignés des propos révélateurs d’Abdallah Zekri, délégué
général du Conseil français du culte musulman (CFCM) selon lequel :
« qui sème le vent récolte la tempête ! ».
- Ont pointé le dérapage de la Garde des Sceaux, déclarant que
« l’insulte à la religion est une atteinte à la liberté de
conscience », alors qu’en mettant en cause la liberté de
critiquer une religion elle réintroduit le délit blasphème. Oubliant que
la religion n’est qu’une opinion.
- Ont rappelé, à juste titre, que le droit au blasphème est inscrit
dans notre histoire et dans notre loi, résultat d’un combat héroïque
contre les obscurantismes. Tel était le sens de l’immense manifestation
de 2015 aux cris de « Je suis Charlie ».
Contrairement à ce que certains affirment, en s’étonnant du silence des
associations féministes (mais ils n’en regardent qu’une partie…)
nos associations, comme beaucoup d’autres avec lesquelles nous
travaillons, sont solidaires de Mila et nous l’avons fait savoir
dans les réseaux sociaux.
Il conviendrait de s’étonner plutôt du silence vis-à-vis de nos communiqués,
de nos analyses, de nos alertes, de nos pétitions, de nos essais, par
certains médias préférant reproduire les propos d’associations enfermant les
femmes dans la soumission, prétendument choisie, aux diktats religieux
du patriarcat théocratique. Nos outils sont maintenant les réseaux sociaux
bien que ce soient eux aussi qui aujourd’hui massacrent Mila.
Nous acceptons cette contradiction pour faire
entendre notre voix afin que chaque femme et chaque fille dans le monde
puisse accéder aux droits humains universels, à la liberté de conscience et
au droit d’exprimer ses opinions.
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