Christine de Pisan

Christine de Pisan

lundi 31 décembre 2012

Quand l'obscénité devant les enfants, n'est même plus condamnée par les juges !



Les époux Lavier condamnés pour "violences habituelles sur mineurs"


| 23.02.2012 
Le tribunal correctionel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a condamné, jeudi 23 février, Frank et Sandrine Lavier à respectivement dix et huit mois de prison avec sursis pour "violences habituelles" sur deux de leurs enfants. Le couple, acquitté en 2005 dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, a été relaxé du chef de"corruption de mineurs" pour lequel ils étaient également poursuivis. Le tribunal a estimé que si ces derniers faits étaient moralement répréhensibles, l'infraction pénale n'était pas constituée, car la volonté de corrompre les mineurs n'était pas prouvée.
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En début d'année dernière, deux des cinq enfants des Lavier, un garçon et une fille de 10 et 11 ans, avaient dénoncé des maltraitances sans caractère sexuel, aprèsavoir fugué et avoir été placés chez une assistante maternelle. Ils ont raconté des punitions interminable "à genoux sur le sol", sur "un manche à balai", et ont affirmé qu'ils recevaient régulièrement des coups
L'enquête avait abouti à la saisie de vidéos, dont certaines ont été projetées à l'audience, qui mettaient les six adultes en scène, dénudés et mimant des actes sexuels devant plusieurs jeunes enfants de la famille, lors de soirées d'anniversaire ou de réveillons arrosés au domicile des époux Lavier.


Les mis en cause auraient simulé des actes sexuels, partiellement dénudés, devant des enfants de 5 et 7 ans au cours d'un anniversaire de mariage «un peu arrosé» en mars 2009, le tout immortalisé sur vidéo. L'un des enfants était celui du couple Lavier, l'autre celui du frère de Franck Lavier. Tous se sont défendus en indiquant qu'ils ignoraient que ce genre de pratique pouvait être assimilé à une corruption de mineur.


«Quiconque entre dans cette pièce sera obligé de me sucer» Le couple Lavier est par ailleurs mis en cause dans un second cas de corruption de mineurs. Dans le couloir, devant la chambre de leurs enfants, les enquêteurs ont en effet trouvé un panneau indiquant «quiconque entre dans cette pièce sera obligé de me sucer. Signé: l'occupant des lieux». Selon une source proche de l'enquête interrogée par 20 Minutes, ces mises en garde à vue son consécutives à la découverte au domicile des époux Lavier, sur un disque dur, de la vidéo effacée mais qui a pu être restaurée par les inspecteurs.

Le disque dur avait été saisi lors de la perquisition au domicile du couple, après son placement en garde à vue, en mars dernier pour maltraitances présumées sans caractère sexuel sur deux de leurs enfants. Concernant ce dossier, disctinct du permier, le procureur a precisé ce lundi que les constatations des experts avaient confirmé les dires des enfants, mettant en évidence des traces de «punitions exagérées» (ongles écrasés, meurtrissures aux genoux).
Les enfants qui ont porté les accusations, un garçon et une fille de 10 et 11 ans, ont été placés il y a deux mois après avoir fugué et s'être confiés à une assistante maternelle qui s'était occupée de certains mineurs impliqués dans l'affaire d'Outreau. Le couple Lavier, sans emploi, vit à Boulogne-sur-Mer avec quatre de ses cinq enfants. 

Ils parlent "d'amusement", de "délire", de "déguisements" ou encore de comportements "enfantins", mais pour la justice il s'agit bel et bien de corruption de mineurs.

Tous reconnaissent des "gestes déplacés", "des choses à ne pas faire devant les enfants", mais réfutent le terme de "corruption." "Loin de là, loin de là" répète Laurent, qui "regrette amèrement." "Est-ce normal de commenter un livre de positions sexuelles devant votre fille de 12 ans ?" demande la présidente du tribunal à Sandrine Lavier. Cheveux relevés en chignon, créoles dorées aux oreilles, elle répond "non, c'est assez déplacé." A plusieurs reprises au cours de l'audience, elle aura du mal à dissimuler son malaise et baissera la tête pour la prendre entre ses mains. Hélène, tee-shirt noir avec brillants et cheveux blonds, fait son possible pour la soutenir. "Je pensais pas à mal" dit celle-ci à la barre, en pleurs, "des choses ont été faites devant des enfants et n'auraient pas dû, je n'aurais jamais pensé être là aujourd'hui."
Franck Lavier et son frère Laurent, de noir vêtus, portent le même jean. "J'aime bien me déguiser, mais je ne pensais pas à mal" déclare Laurent. Des mots repris par tous, qui assurent "ne jamais avoir voulu faire de mal aux enfants" et n'avoir eu "aucune pensée malsaine." Le tribunal a diffusé des extraits de vidéos tournées chez les Lavier. A Noël 2009, ils "s'amusent" en musique. Laurent, en caleçon et bonnet de père Noël, et Franck, torse nu, prennent des poses lascives autour de Jérôme, immobile et mal à l'aise. On entend des voix d'enfants. Sur d'autres images, Renaud Valance est en nuisette fuchsia. Pendant la projection, le rouge lui monte aux joues et il ne maîtrise plus ses jambes qu'il bouge nerveusement. "Si j'ai fait ça devant des enfants, je n'étais pas conscient" déclare celui qui était "sous l'euphorie de l'alcool". Plâtrier en recherche d'emploi, il vient d'avoir un enfant et assure s'être "calmé".
"On passe son temps à mimer des actes sexuels sous le regard des enfants. La fête c'est forcément mimer des actes sexuels ?" s'emporte la procureure Nathalie Bany après qu'une autre vidéo a montré plusieurs accusés s'adonner à leurs "délires" à côté des enfants. Mais l'avocat de Sandrine Lavier Philippe Lescene n'en démord pas : "Il n'y a pas de corruption de mineur, on est dans la morale, et la justice n'a pas à s'en occuper." 
.... Pour la procureure, bouillonnante, il ne s'agit pas de "punitions", mais de "maltraitance." ... Tapant du poing sur le pupitre, la procureure a voulu y couper court : "le parquet et le commissariat ne se sont pas réveillés un jour en se disant 'vengeons-nous, allons chercher des noises aux époux Lavier et leurs proches. On a agi comme dans n'importe quel dossier similaire."
Entre jeux sexuels simulés et violences présumées, les relations entre les époux Lavier et ces deux enfants se révèlent compliquées. A contrario, ils avouent «l'inconscience» de leur comportement lors de soirées d'ivresse. Dans les extraits des vidéos projetés lors de l'audience, on y voit les Lavier, en compagnie d'amis et de membres de la famille, adopter des positions obscènes auxquels assistent des enfants, parfois pris à partie. «C'est venu dans l'amusement», souligne Sandrine Lavier. «Et vous trouvez normal d'embrasser votre fille mineure à pleine bouche ?», tonne la juge. Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis par la procureure.  

 Des photographies, projetées lors du procès, montraient les genoux des enfants déformés par de gros hématomes, conséquence de stations prolongées sur un manche à balai destinées à sanctionner leurs «bêtises» répétées, selon les parents.

L'accusation de corruption de mineurs, qui visait les six prévenus, reposait sur des vidéos filmées pendant plusieurs soirées arrosées. Des bacchanales de fort mauvais goût dont des enfants pouvaient être témoins sans que quiconque, toutefois, ne cherche à les faire participer aux pantomimes salaces qui, visiblement, les intéressaient moins que leurs jeux vidéo… Le tribunal a donc prononcé une relaxe générale sur ce point.

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