Christine de Pisan

Christine de Pisan

lundi 12 mai 2014

Dans ma ville de 7500 habitants ... par Rosen Kerffah Nejjar Hircher


TEMOIGNAGE  :

Je vis dans une ville de 7500 habitants, je me suis faite connaître pour mon militantisme anti-prostitution. Un mal nécessaire, soi-disant, chaque jour, les femmes viennent me parler mais aussi les hommes, les enfants de ce soi-disant mal nécessaire… et j’entends chaque jour, ce même discourt:


Rosen, je respecte ton engagement, je sais que tu sais de quoi tu parles.
Moi aussi, je n’ai pas d’autre solution, un huissier, une menace de coupure énergétique.
Ma femme, je le supporte, non je le subis, je l’aime mais je l’ai rencontré dans ce milieu, obligée de se vendre pour manger voir dormir, je m’étais engagé a la sortir de la, mais cette période a fait d’elle, aujourd’hui, la femme alcoolique et dépressive. Je voulais je n’ai pas pu, j’ai honte de cet échec, je suis sans emploi et comment mangerions-nous!
Je Vous écris car ma mère et je l’ai appris quand j’étais toute petite, se prostitue, la première chose a laquelle j’ai pensé, c’est a moi.
Vais-je être comme ma mère !
Est-ce héréditaire !
Encore aujourd’hui, je la fuis «ma mère » est-elle contagieuse!
Je suis seule et j’ai commencé parce qu’une copine m’a dit:
Tu n’as pas de fric, j’ai un tuyau ,de l’argent tu en auras et de suite, un site, une annonce, dans la rue, partout il y a de l’argent.
Je parle d’argent car c’est de l’argent que je veux pas des hommes « des clients »je suis un homme, une femme, une enfant, en fugue, a la rue, des parents impuissants a me venir en aide.
Je veux travailler mais je ne trouve rien.
Si des sous emplois, pour moi, c’est la galère.
Mes parents m’ont viré, je suis un homme, une femme, un enfant sans logement, dois-je dormir dans la rue!
Non, un homme me propose de l’argent et j’accepte car mieux vaut un gros porc qu’un porche ou un hall d’immeuble pour dormir, seul(e dans le froid, le ventre vide et la peur au bide.
Et portant j’ai rencontré toute sorte de client, souvent je les suis car je veux pas avoir froid ou faim.
Ils le savent très bien qu’ils abusent de toute cette souffrance. Ils ont les moyen moi je suis dans la misère.
J’accepte d’être frappé es ou humilié es car j’ai peur de mourir et je peux a chaque client mourir mais il vaut mourir de violence que de mourir de froid ou de faim.
Les hommes argentés profitent de cette misère que nous supportons pour ne pas mourir de froid, de faim mais je peux mourir de peur car c’est la peur au ventre que j’accepte cet argent car c’est de l’argent que je veux pas de sexe.
Ma femme, je l’accepte car je ne sais plus comment faire pour la guérir, elle boit depuis quelle a du se vendre pour nourrir ces enfants, elle a perdu la garde de ces enfants car elle se vendait et elle se vendait pour ne pas les perdre.
Je cherche de quoi l’aider, du travail mais rien, je touche le RSA, trop peu pour vivre, trop peu l’aider.
J’ai honte, mais je le subis.
Ma mère, je ne veux plus quelle m’approche, je ne veux pas être une pute, j’ai peur.
J’e ne veux pas l’entendre et elle me fuit aussi, elle a peur et honte.
Elle ne veut pas en parler, ne pas être jugée.
Et pourtant je veux juste savoir, mais le vide, comme une huître elle se ferme.
Comment, pourquoi et qui en est la cause.
Peut être, moi, son enfant, peut-être que je suis responsable de ça.
Elle a fermé la porte le jour ou je lui ai demandé comment elle en était arrivé la.
Maison close, porte close, j’ai peur d’être contaminée par ce mal, un mal incurable, comment et ou trouver la force de s’en sortir.
Je ne suis plus personne, plus de cv, plus de courage …


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